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Introduction

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Est-il possible de croire en Dieu et en l’évolution darwinienne en même temps ? Les citations suivantes vous aideront à explorer cette question en examinant les affirmations des principaux partisans de l’évolution.

Termes clés : Afin de tirer le meilleur parti des questions soulevées, les lecteurs doivent tout d’abord avoir une bonne compréhension des définitions de l’évolution darwinienne et des termes associés. Ci-dessous sont données quelques définitions élémentaires. Elles proviennent du site http://www.faithandevolution. org/terms.php.

Evolution : parmi les sens de ce mot, trois sont importants : (1) changement au cours du temps – le fait que la plupart des organismes vivant aujourd’hui diffèrent des organismes qui ont existé dans le passé; (2) la descente universelle d’un ancêtre commun – l’hypothèse que tous les organismes sont des descendants modifiés d’un unique ancêtre commun issu d’un passé distant ; (3) le mécanisme des changements biologiques – l’hypothèse selon laquelle un processus non-dirigé de sélection naturelle agissant sur les mutations aléatoires a été la cause principale des modifications.
La théorie moderne de l’évolution acceptée par la plupart des scientifiques et quelquefois connue sous le nom de « néo-darwinisme » renferme les deux derniers sens.

Sélection naturelle : le processus non-dirigé par lequel les organismes mieux adaptés à leur environnement survivent et se reproduisent à un taux plus élevé que ceux qui sont moins adaptés, ce qui entraîne que les caractéristiques des survivants dominent davantage dans les générations futures.

Ancêtre commun universel : l’hypothèse selon laquelle toutes les espèces sont des descendants biologiques d’un ancêtre commun unique, et que toute vie peut être décrite par un arbre issu d’une seule racine.

Evolution darwinienne ou darwinisme : La théorie selon laquelle tous les êtres vivants descendent d’un ancêtre commun et sont modifiés par un processus non-guidé de sélection naturelle agissant sur les variations aléatoires.

Citations sur Dieu et l'évolution

L’évolution est-elle dirigée ou non-dirigée?
Pour la science orthodoxe moderne, l’idée même de Dieu est inutile.

“L’évolution est un processus naturel, et les processus naturels ne sont pas dirigés.”— Kenneth Miller dans Finding Darwin's God, p. 244. Kenneth Miller est un évolutionniste théiste et un biologiste de l’Université Brown aux Etats-Unis.

“Pas le moindre crédit ne peut être attribué par la puissance de la raison à la croyance selon laquelle les variations… qui ont été à la base, à travers la sélection naturelle, de la formation des animaux les plus parfaitement adaptés du monde, y compris l’homme, ont été intentionnellement et spécialement guidées. Bien que nous souhaitions grandement le faire, il nous est difficile de suivre le Professeur Asa Gray dans sa croyance « que les variations ont été dirigées le long de certaines lignes bénéfiques, » comme un flux « le long de voies d’irrigation définies et utiles. »
— Charles Darwin, The Variation of Animals and Plants under Domestication, 2e édition (New York: D. Appleton & Co., 1883), vol. II, pp. 428-429.

« La science et la biologie évolutive, en particulier, ne peuvent ni prouver ni réfuter l’existence d’un dieu quelconque. De l’autre côté, la raison pour laquelle le public américain perçoit un conflit direct tient au fait qu’en effet l’évolution nie de nombreux attributs des diverses formes du dieu chrétien… la possibilité que l’évolution soit en fait supervisée d’une manière personnelle… est une perspective que chaque biologiste évolutionniste devrait vigoureusement et positivement nier… En conclusion, nous réaffirmons que l’évolution est, en effet, autant que nous le sachions, un processus impersonnel et non-supervisé. »
— Lettre ouverte à l’Association Nationale des Enseignants de Biologie signée par plus de cent partisans de l’évolution (1997), incluant l’éminent biologiste évolutionniste de Harvard, Richard Lewontin.


Les hommes sont-ils le résultat d’une intention divine spécifique ?

« L’homme est le résultat d’un processus naturel sans but qui ne l’avait pas en tête. »
— George Gaylord Simpson, paléontologue de Harvard dans The Meaning of Evolution: A Study of the History of Life and of Its Significance for Man, édition révisée (New Haven: Yale University Press, 1967), p. 345.

“Pas de doute à ce sujet. Revenez en arrière dans le film [de l’histoire de l’évolution], repassez-le, et il se pourrait que des événements différents fussent produits à chaque fois. Cela signifie certainement que l’apparition de l’humanité sur cette planète n’a pas été planifiée, et que nous sommes ici, non pas en tant que produits d’un déroulement inévitable du succès évolutif, mais en tant que chose pensée après coup, un détail mineur, une circonstance due au hasard dans une histoire qui aurait pu très bien se passer de nous. »
— Kenneth Miller, évolutionniste théiste et biologiste de l’Université Brown aux Etats-Unis, dans Finding Darwin's God, p. 272.

“Si vous redéroulez le film de la vie, je pense que vous auriez de grands dinosaures aux formes adaptées à l’environnement marin qui nageraient dans l’océan. Je pense que vous auriez quelque chose qui utiliserait la photosynthèse comme les plantes mais qui ne serait pas les plantes d’aujourd’hui. Et finalement, je pense que vous auriez aussi un grand organisme conscient de lui-même, capable de réflexion, intelligent, possédant un système nerveux hautement développé. Il est possible que ce soit un dinosaure ayant un gros cerveau, ou un mollusque avec des capacités mentales exceptionnelles… Là où je veux en venir est que je pense que, finalement, dans les conditions que nous avons dans cet univers, vous auriez un organisme capable de réflexion, auto-conscient et intelligent, ce qui veut dire que vous auriez quelque chose qui nous ressemble. Il est fort possible qu’il ne vienne pas des primates, et qu’il vienne d’autre part. »
— Kenneth Miller, évolutionniste théiste et biologiste de l’Université Brown aux Etats-Unis, commentaires donnés à la conférence « Shifting Ground », Bedford, NH, Etats-Unis, 24 mars 2007.

Que sait Dieu?

« Si nous prenons au sérieux les résultats de la science moderne, il est difficile de croire que Dieu soit omnipotent et omniscient au sens des philosophes scolastiques… Supposons que Dieu possédait la théorie du tout, connaissait toutes les lois de la physique, toutes les forces fondamentales. Même dans ces conditions, Dieu n’aurait pas pu connaître avec certitude si la vie humaine apparaîtrait. Si nous acceptons le point de vue scientifique selon lequel, en plus des processus nécessaires et des immenses opportunités offertes par l’univers, il se trouve également des processus aléatoires, alors il apparaît que même Dieu ne pouvait pas savoir avec certitude ce qui en sortirait. »
— George Coyne, prêtre catholique évolutionniste théiste dans "The Dance of the Fertile Universe," p. 7.


Quel est l’impact de la théorie de Darwin sur la foi ?

“Grâce à Darwin, il a été possible d’être un athée intellectuellement accompli.”
— Richard Dawkins, biologiste évolutionniste dans The Blind Watchmaker: Why the Evidence of Evolution Reveals a Universe Without Design (New York: W.W. Norton and Co., 1996), p. 6.

“En associant les variations non-dirigées et sans but au processus aveugle et froid de la sélection naturelle, Darwin a rendu superflues les explications théologiques ou spirituelles des processus de la vie. »—Douglas Futuyma, Evolutionary Biology, troisième édition (1998), p. 5.

« J’en vins progressivement à rejeter la croyance au christianisme en tant que révélation divine… L’incrédulité pénétra très lentement dans mon cœur, mais a été en définitive complète… L’ancien argument qui reposait sur l’existence d’un dessein dans la Nature… et qui auparavant me semblait si concluant n’avait plus aucune force maintenant que la loi de la sélection naturelle avait été découverte… Auparavant, j’écrivais que pendant que je me tenais au milieu de la grandeur de la forêt brésilienne, « il n’est pas possible de donner une idée adéquate des sentiments les plus élevés d’émerveillement, d’admiration et de dévotion qui remplissent et élèvent l’esprit. » Je me souviens bien de ma conviction qu’en l’homme il y a plus que le souffle de son corps ; mais maintenant les spectacles les plus grands ne produisent plus de telles convictions en moi. »
—Charles Darwin (1809-1882) dans son Autobiographie.

Comment la tension entre la foi et Darwin peut-elle être résolue ?

« Lorsque nous comprenons le caractère désordonné et erratique des processus par lesquels la vie se développe, toute conception doit être jugée comme étant largement inintelligente, tout Créateur comme, au mieux, bizarre et capricieux. Une religion reposant sur la Providence ne peut être soutenue qu’en supposant que le dessein divin est un mystère incompréhensible… [Néanmoins], la critique [darwinienne] du providentialisme et du surnaturalisme laissent ouverte la possibilité de ce que j’appelle une « religion spirituelle ». Chacun des principaux monothéismes occidentaux peut générer une version de la religion spirituelle en abandonnant la vérité littérale des récits contestés par les Lumières. Comment cela peut-il se faire ? Je vais illustrer cette possibilité en prenant l’exemple du christianisme. Les chrétiens spirituels abandonnent pratiquement tous les récits originaux de la vie de Jésus. Ils abandonnent sa naissance extraordinaire, ses miracles, sa résurrection littérale. Ce qui survit, ce sont les enseignements, les préceptes et les paraboles, et la montée finale de Jésus vers Jérusalem ainsi que le moment culminant de sa crucifixion. Ce moment de souffrance et de sacrifice est vu, non pas comme le prélude d’un quelconque retour triomphal et d’une promesse de salut éternel – tout ceci, je le répète, est littéralement faux – mais comme la présentation symbolique de l’importance de la compassion et de l’amour sans limite. »
— Philip Kitcher, philosophe des sciences de l’Université de Columbia aux Etats-Unis, dans Living with Darwin, pp. 149, 152.

Source : Adapté d’après un article de Discovery Institute (2009).